Les Garçons Perdus T.1 - C.M Stern

 

Genre : Fantasy/Romance

Lectorat : Adulte

Maison d'édition : Korrigan

Format : grand format

Nombres de page : 413

Année de parution : 2024

Type : Saga

Début de la lecture : 10 mai 2025

Fin de la lecture : 20 mai 2025

Challenge ou d'une LC : Oui (lecture commune)

Contexte : 

Dans le village où il est né, Jack n'a jamais trouvé sa place. Sa beauté inhabituelle est une véritable malédiction, suscitant moqueries et jalousie. Le jeune homme n'a pas d'autre alternative que de s'enfuir à Londres où l'attend une vie de misère. Pour survivre, il est contraint de vendre ses charmes dans les bas-fonds.

Jusqu'au jour où son joli visage suscite l'intérêt d'un étrange Immortel. Ce vampire déguisé en gentilhomme lui propose un pacte : Jack doit séduire un éminent membre de la Société Immortelle afin de lui dérober ses secrets. Il pourra alors retrouver la liberté... et la richesse.

Contraint d'accepter, Jack s'engage dans un engrenage mortel de complots et de jeux de pouvoirs. Une machination dans laquelle Antoine, un jeune prince arrogant, envoûtant et terriblement dangereux, vient semer le trouble. Et les secrets qu'il dissimule pourraient tout remettre en question...

Chronique : 

Moi, la première chose qui me choque dans ce livre c'est la qualité de la plume. Parce que oui, bonjour, bonsoir, mais rentrons dans le vif du sujet : la plume ! En règle générale, je ne suis pas une fervente partisane de la première personne : trop redondant, trop simple, le type de lecture auxquelles je suis habituée ne m'ont jamais vraiment proposé une expérience très riche à ce niveau. Mais qu'on se le dise, les garçons perdus redistribue les cartes parce que dieu que c'est agréable à lire. C'est riche, fluide, très joliment écrit, mais surtout extrêmement plaisant car la plume est autant ici un outil que caractérisation de notre protagoniste qu'un style. 

On suit donc ici l'histoire de Jack. Un gars plutôt lettré avec une tête plein pleine mais coincé dans sa campagne aux idées bien arrêtée et où son érudition n'est pas franchement bien accueillit. Quand Jack découvre son homosexualité, il devient évident pour lui que sa place n'est plus en ces lieux mais ailleurs. A la ville, peut-être ? Vous avez lu le résumé, PAM ! vampire, PAM ! complot, bref un cocktail efficace et savamment mené tout du long. Mais là où je veux en venir ce que la recherche du phrasé sert extrêmement bien le développement du personnage de Jack qui représente également pour nous, lecteurs, le narrateur de toute l'histoire. 

Alors qu'on se le dise, les garçons perdus ne fait pas dans la dentelle. Beaucoup de trigger warning ici mais ce n'est clairement pas la première romantasy m/m que je conseillerai à quelqu'un. Ici, on fait dans le sale, le dur. L'histoire s'ancre dans un contexte historique bien réel : celui du vieux Londres à une époque où les relations amoureuses entre personnes du même genre étaient considéré comme une maladie. En découle quelque chose de très cru et violent. On parle d'agression, de viols, de relations abusives. Heureusement, l'autrice est très consciente de tout ceci et un petit trigger warning en début d'ouvrage vous le confirmera. Ceci étant dit, attention. L'univers est cru mais cohérant et la violence subis par les personnages et Jack n'est jamais au grand jamais gratuite. Elle sert un propos, en dit long sur la société immortelle dans laquelle évolue le protagoniste mais en dit également beaucoup sur les personnages que Jack va rencontré au cours du récit. 

Mais qui dit les garçons perdus dit également vampire et mon dieu quelle représentation ! J'ai été vraiment charmée par cette interprétation des vampires ici sobrement baptisé "immortel". La mythologie autour de cette espèces n'est pas tant creusée que ça dans ce premier tome. On nous livre une rapide explication du système monarchique qui régit la société vampirique ainsi que les différentes cours, sympa mais pas vraiment central pour le moment puisque le récit se concentre beaucoup sur le vampire en tant qu'individu. J'ai trouvé très fascinante la complexité des personnages immortels qui vont entourer Jack tout au long du récit. Que ce soit Adrian, froid, calculateur, secret ou Niccolo l'aristocrate italien à l'art désespéré, on questionne ici le poids de l'immortalité et le vide, la folie, l'errance de ces hommes évoluant en marge du monde. Les garçons perdus est un récit remplit d'immenses connards où chacun est méprisable, égoïste. Il y a un côté très viscéral dans l'ambiguïté de ce que m'as fait ressentir C.M Stern au travers de ces personnages horrifiée que j'étais d'avoir de l'empathie pour des personnages qui dévoilent leur horreur aux fils des pages. 

Cette écriture brillante des personnages est couplé à un récit au rythme plutôt efficace et pour lequel je n'ai pas ressentit de grandes lenteurs ou temps morts. On pourrait parler de plein d'autres choses, notamment de la romance. Les garçons perdus font parti de ces livres qui ont pour attrait la romance entre le protagoniste et son love interest. Alors c'est englobé de beaucoup de chose, mais avec les deux protagonistes sur la couverture difficile de passer à côté. Ici, l'histoire entre Jack et son amoureux, Antoine, est surprenante de douceur. Le fossé entre les horreurs vécues par l'un et l'autre et la maladresse touchante de leur relation est d'autant prenante qu'elle offre une vraie bascule pour l'un et l'autre. Antoine est un personnage compliqué mais très bien amené et il y a quelque chose d'assez satisfaisant à en comprendre les nuances aux côtés de Jack au fil des pages.  

Breeeef on pourrait épiloguer cent sept ans mais on va essayer de dynamiser un peu ces chroniques et, dans le fond, le mieux encore est de vous essayer à cette petite merveille qui a été un voyage gagnant en ce qui me concerne ! 

💘 Coup de cœur

⭐⭐⭐⭐⭐