Catherine d'Aragon (les Reines Maudites T.1) - Alison Weir
Contexte :
Catherine n'a que seize ans lorsqu'elle quitte la cours d'Espagne de ses parents pour rejoindre celle d'Angleterre. Promise à Arthur, fils d'Henry VII, et futur roi d'Angleterre, le destin de la jeune Catherine bascule lorsqu'après quelques mois de mariage son époux meurt. Lorsque le destin la fait épouser le beau et charmant frère de son défunt mari, le prince Henry, Catherine pense sa vie toute tracée. Malheureusement l'existence est rarement un long fleuve tranquille et face aux deuils, aux intrigues et aux poids des années la, désormais, reine Catherine va devoir livrer bataille pour ne pas trahir ses convictions et renier sa conscience.
Chronique :
Voilà un certain temps que la saga des Reines maudites attisait ma curiosité. Assez férue d'histoire et plus particulièrement de tout ce qui touche à la royauté occidentale de la renaissance, le travail d'Alison Weir sur les six femmes d'Henry VIII ne pouvait que fatalement rencontrer mon chemin.
Ce premier tome, donc, se concentre sur la vie de Catherine d'Aragon, première femme d'Henry VIII et également l'épouse à laquelle il est resté marié le plus longtemps (plus de vingt ans). Racontée du point de vu de l'intéressée, l'histoire nous plonge dans l'intimité de la défunte reine de son arrivée sur les côtes d'Angleterre jusqu'à son décès trente-quatre ans plus tard.
La première chose à noter dans cette véritable fresque historique est le travail de recherche formidable qu'a mener Alison Weir. La plupart des correspondances échangées tout au long du roman se base sur de véritables documents (lettres, contres rendus et rapports...) écrits par les différents protagonistes. Avec ce soucis du détail, la voyage aux côtés de Catherine n'en est que plus convainquant, Alison Weir offrant ici un véritable portrait d'époque.
Là où la plupart des autres épouses d'Henry VIII n'ont côtoyés leur rôle de souveraine qu'une poignée d'années, Catherine d'Aragon peut se targuer d'en avoir endosser le rôle pendant plus de vingt ans et il particulièrement grisant d'observer l'évolution de cette femme qui, aux fils des années, gagne en maturité et en puissance. Loin d'être un feu furieux, Catherine nous offre le portrait d'une femme calme, posée et emprunt d'une justesse habile dans un monde fait d'hommes et où la moindre formulation de phrase peut s'avérer piégeuse. On suivra donc les peines, les joies, les désillusions et les victoires de cette femme pieuse et loyale le tout formidablement porté par une plume très fluide et efficace.
Parce que ce premier tome des Reines maudites est, à mon sens, le mixte parfait entre biographie poussée et roman accessible, prenant le meilleur de l'un pour en embellir l'autre. C'est simple, il m'a été très difficile de décrocher ! Les pages s'enchaînent, les scènes se succèdent et bien que factuellement peu palpitantes (la vie des femmes de cette époque et plus particulièrement d'une femme telle que Catherine se résumant à rester dans leurs appartements pour broder et correspondre) aucunes n'est ennuyantes.
Ainsi, les années passent. Catherine devient mère, se confronte aux deuils et au regard de son époux qui, petit à petit, change. Henry, d'ailleurs, parlons en. Considéré et souvent représenter comme un barbe bleu, il est très intéressant de voir l'homme dans sa prime jeunesse. Véritable prince charmant son basculement n'en devient que plus tragique encore. Et cela conduit inévitablement à la chute. Mais loin de s'apitoyer, Catherine d'Aragon montre une force de caractère, à mon sens, trop peu représentée. Une force calme, mais ferme. Je me suis surprise a éprouver un profond respect pour cette femme qui n'a jamais dévié de son chemin et est restée fidèle a ses convictions qu'importe les conséquences. Alison Weir a su donner de la l'ampleur à cette grande dame de l'histoire, la rendant, plus que jamais, royale.
On peut, ceci étant dit, peut-être un peu reprocher ce caractère blanc, versé dans l'abnégation. Catherine est ici une héroïne dans le sens le plus positif du terme. Toujours gentille, toujours juste, toujours aimante. Pas sûre que son caractère n'en vienne pas à agacer des lecteurs mais Alison Weir reste ici fidèle à ce que l'histoire dit d'elle. Il en sera différemment pour sa successeuse, Anne Boelyn, beaucoup plus sulfureuse et brute et j'ai, pour le coup, sincèrement hâte de voir comment Alison Weir va nous la représenter, Anne tenant un rôle excessivement négatif dans ce premier tome étant donné son impact dans la vie de Catherine.
Il m'est difficile de trouver des défauts à ce livre tant cette lecture m'a été parfaite. Prenante et passionnante, elle représente tout ce que j'aime. Impossible donc de ne pas le recommander et le placer dans mes coups de cœur.
💘Coup de cœur
⭐⭐⭐⭐⭐
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